Né en 1988 à Paris
Vit et travaille à Paris
Lauréat du prix spécial du jury au Salon de Montrouge en 2013, Pierre Seinturier développe une pratique originale qui mêle le dessin à la peinture, l’Amérique des années 1960 à des parties de campagne d’aujourd’hui. Son travail a été exposé au musée des Tissus de Lyon, dans les Modules hors-les-murs du Palais de Tokyo, et à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois – trois manifestations qui témoignent de l’évolution rapide d’une oeuvre prometteuse. Pierre Seinturier est sorti de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs en 2010 dans le département de l’image imprimée, mais son travail se déploie à la lisière du dessin et de la peinture. [..] Il remplit des carnets entiers, assis à sa table pendant des après-midi, et dit se laisser aller à un geste presque automatique, inspiré par la banque d’images qu’il a dans sa tête. Les compositions se forment de manière organique et rapide. Des paroles de chansons les ponctuent […] dont le ton romantique contraste fort avec les scènes de polar qui les entourent. Chacune de ses images fonctionne de manière autonome, mais par-delà ses séries, des narrations se forment irrésistiblement. On reconnaît l’Amérique des années 1930, mais une Amérique fantasmée. Il invente une vie dans et par le dessin, avec une grande simplicité et beaucoup d’autodérision. […] Ses images se caractérisent par une tension extrême. Un meurtre va avoir lieu, ou bien le crime vient plutôt d’être commis dans une maison abandonnée perdue dans la forêt ? Ses sources d’inspirations sont nombreuses: les dessins d’humour du New Yorker, ceux de Blutch, de Raymond Pettibon, mais aussi les gravues d’Edward Hopper et les peintures de David Hockney, les photographies de Walker Evans et de Joel Sternfeld, qu’il s’approprie pour mieux les interpréter. Extrait du texte « Pierre Seinturier » d’Anaël Pigeat, in Art Press, 2014