Matías Duville
Matías Duville
Continente
2014
Fusain sur papier
74,5 x 104,5 cm
D.R.
Vue de l’exposition « Life in an instant »
Galerie GP & N Vallois, Paris
14.03 – 26.04.2014
D.R.
Matías Duville
Mezcla
2014
Fusain sur papier
74,5 x 104,5 cm
D.R.
Matías Duville
Some reason
2009
Fusain sur papier
150 x 317 cm
D.R.
Matías Duville
Linked / Unlinked
2014
Sel et crochets
12 x 180 x 92 cm
D.R.
Matías Duville
Linked / Unlinked (détail)
Détail
2014
Sel et crochets
12 x 180 x 92 cm
D.R.
Matías Duville
Bridge
2014
Ciment et terre
7 éléments
Environ 15 x 30 x 15 cm chacun
D.R.
Vue de l’exposition « Life in an instant »
Galerie GP & N Vallois, Paris
14.03 – 26.04.2014
D.R.
Matías Duville
Sans titre
2014
Fusain sur papier
74,5 x 104,5 cm
D.R.
Matías Duville a grandi entre l’océan et la forêt. Il observe, expérimente et fantasme deux territoires invoquant aussi bien le sublime que la peur et le danger. Des sentiments non pas contradictoires, mais complémentaires qui traversent son œuvre. Ses dessins monochromatiques, réalisés au fusain, présentent une nature tourmentée et menaçante. Les paysages ante- ou post-apocalyptiques, aux contours escarpés et improbables, présagent une brusque mutation. Ils sont marqués par des crevasses, des cratères, des gouffres, des protubérances, des traînées et des vagues dévastatrices. Entre les vides et les pleins, la lumière et l’obscurité, la présence et l’absence, le réel et la fiction, l’artiste nous plonge au cœur d’un monde énigmatique. Le nôtre ? La réponse n’est pas évidente. Le passage de l’Homme y est rare, quelques traces de la civilisation s’obstinent au creux d’un décor où la nature a repris ses droits. Une catastrophe a eu lieu, ou bien se prépare : une tornade, un tsunami, une éruption, un changement climatique brutal. Tout ce qui nous est familier est soudainement balayé par des phénomènes tentaculaires et impitoyables. Le monde que nous pensions connaître est en voie de disparition. L’inquiétante étrangeté délivrée par Freud est ici prégnante. Les dessins, réalisés au moyen de traits vifs, abrupts et incisifs, traduisent une volonté de sculpter le paysage : creuser, sillonner et déchirer la terre, entremêler les racines, façonner des arcs, ciseler la roche, suspendre la mer, fendre le ciel. Alors, un dialogue s’établit naturellement avec son travail en volume. Une cheminée en bois calciné (Fireplace – 2011), une table figurant un paysage fait de sel, de crochets et de verre brisé (en cours de réalisation), constituent ce qu’il reste après le choc. Les éléments domestiques figurent les ruines d’une humanité qui aurait subitement pris la fuite. Le feu et l’eau ont tout emporté. Seules des traces ont résisté à un passage violent et irréversible. Grâce à ses espaces non identifiés, Matías Duville restitue les forces de la nature dans tous leurs extrêmes. Le malaise et la fascination sont conjugués. Il travaille ainsi la notion de seuils (du rêve au cauchemar) et de limites (temporelles et spatiales) en explorant un monde inhospitalier où les repères sont bouleversés. Immergés dans le chaos, nous sommes entraînés par l’imagination convulsive de l’artiste qui se fait à la fois l’auteur et le traducteur d’une nature en colère.