Lamarche-Ovize
Vue de l’exposition « Nos paradis perdus… »
Galerie GP & N Vallois, Paris
13.01 -25.02.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Nos paradis perdus… »
Galerie GP & N Vallois, Paris
13.01 -25.02.2017
© Aurélien Mole
Lamarche-Ovize
Vase Barbodoigt – Cocktail 80
2016
Céramique
50 x 20 x 20 cm
Pièce unique
Vue de l’exposition « Nos paradis perdus… »
Galerie GP & N Vallois, Paris
13.01 -25.02.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Nos paradis perdus… »
Galerie GP & N Vallois, Paris
13.01 -25.02.2017
© Aurélien Mole
Lamarche-Ovize
To Sarah (Kurt et Louise)
2016
Technique mixte sur papier
154 x 111 cm
Pièce unique
Lamarche-Ovize
Natural History Pattern 3
2016
Gouache, aquarelle et crayon de couleur sur papier
40 x 50 cm
Pièce unique
Lamarche-Ovize
Varengeville-sur-mer (Close up 2)
2016
Fusain sur papier
60 x 60 cm
Pièce unique
Lamarche-Ovize
Varengeville-sur-mer (Plan large)
2016
Fusain sur papier
100 x 100 cm
Pièce unique
Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize travaillent ensemble depuis 2006. Ils ont arrêté de fumer en 2012. Ceci n’a bien sûr aucun lien avec la fréquente apparition de mégots dans leurs dessins, leurs peintures et leurs céramiques, comme le montre le carton d’invitation de cette exposition. Non, ce que ces mégots expriment notamment – mise à part la figure grotesque de l’artiste contemplant son oeuvre en fumant dans son atelier – c’est l’intérêt du duo pour le réel, l’insignifiant, le quotidien, dont ils ne cessent de prélever des éléments pour construire leurs oeuvres. Cigarettes, chiens, fleurs, chaussures, vases…
Tout ce qui fait leur monde et le monde est considéré, reconsidéré, déplacé, grossi, isolé, agencé, donné à voir sous de multiples formes et à plusieurs reprises, questionnant
au passage la fabrique de l’art et de la représentation, ses modalités, son articulation. Effets de loupe et de surprise assurés.
À l’été 2015, une résidence au Mexique donne ainsi lieu à une série de sculptures en céramique (« Pop columns »), agrégats d’objets (caisse, cornet de glace, amphore, pomme, figurine…) et de motifs peints plus ou moins exotiques et inédits (cactus, fleurs, chiens…) sans rapports apparents – sauf ceux que les artistes révèlent d’une pièce à l’autre, au fil des oeuvres, dans une sorte d’homologie plastique, qui peut ou non échapper au regardeur. Le principal étant que ça « tienne » bel et bien. Chez Lamarche-Ovize, les figures, les images et les références se superposent et circulent pêle-mêle et sans complexe, sautant d’un médium au suivant, du papier à la céramique. Adeptes de l’accumulation et de la citation (voir les vases « Barbodoigts » et les collages « To Sarah »), les deux artistes le sont aussi de la concaténation et du sampling.
Motif au centre de leur travail, les fleurs – dessinées, sérigraphiées, peintes, sur papier, sur carton ou sur céramique – s’enchaînent (à l’instar des donuts, des mégots, des asperges…)
Les détails de parterres fleuris réalisés au fusain par Florentine au printemps 2016 et encadrés par Alexandre ont la variété et l’exotisme en commun avec les espèces peintes sur les céramiques mexicaines. Ce sont pourtant des vues du jardin de Varangeville-sur-Mer, en Normandie. L’endroit n’a évidemment pas été choisi au hasard : le parc est inspiré du mouvement « Arts & Crafts » fondé dans les années 1860 par William Morris, figure tutélaire du duo. Peintre, architecte, designer textile, écrivain, l’homme s’est
opposé sa vie durant à toute distinction entre art et artisanat, conception et exécution. Une philosophie partagée et mise en oeuvre par Lamarche-Ovize dans leur pratique artistique et leur rapport au savoir-faire.
Le duo fait tout ou presque lui-même, à quatre mains, assume et revendique son plaisir de l’objet, de l’hybridation et du décloisonnement, aime s’entourer d’autres artistes et d’artisans. Leurs expositions sont quelquefois chorales, souvent meublées, parfois fleuries. Ils ont le goût du bricolage, du décor, du motif, du décoratif.
En novembre 2016, une intervention au Drawing Center de New York leur donne l’occasion de
visiter le Muséum d’Histoire Naturelle de la ville et ses dioramas récemment restaurés, peintures panoramiques hyperréalistes du grand Ouest américain sauvage. Il en résulte une dizaine de gouaches et d’aquarelles sur papier, « Natural History Pattern », qui tranchent autant par leur sujet, leurs couleurs, leur technique et leur traitement que par les choix radicaux de cadrage ou plutôt de décadrage, opérés par les artistes – une façon de se jouer et de rejouer le bon vieux paysage. On l’aura deviné, cette dernière série n’a bien sûr rien à voir avec le titre de leur proposition à la galerie Vallois, « Nos paradis perdus… (Lost in our Paradise) », en réalité un double clin d’oeil à Christophe et à Rihanna, écoutés en boucle à l’été 2015 et immortalisés logiquement et juste après
dans deux grands collages. Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize, peintres de fleurs, de paysages et de pop stars.