Né en 1964 (France)
Vit et travaille à Paris (France)
Critique d’art, rédacteur en chef de la revue Art Press pendant neuf ans, l’un des co-fondateurs en 1995 de la Revue Perpendiculaire, commissaire d’expositions prestigieuses parmi lesquelles « L’Histoire de l’Infamie » à la Biennale de Venise en 1995, « Le Fou dédoublé. L’idiotie dans l’art du XXe siècle » à Moscou en 2000, « Lost in the Supermaket » à la Fondation Ricard en 2001 et « La Force de l’art 02 » au Grand Palais en avril 2009, Jean-Yves Jouannais est aussi écrivain : Artistes sans oeuvres – I would prefer not to (1997) ; Des nains, des jardins, essais sur le kitsch pavillonnaire (1999) et surtout L’idiotie. Art. vie. politique – méthode (2003), un ouvrage ayant connu un grand succès public. Héritier de Robert Filliou et de Marcel Broodthaers, Jean-Yves Jouannais choisit en 2008 de se consacrer à un unique projet : élaborer une Encyclopédie des Guerres dans le désordre alphabétique, par ajouts constants et allers et retours dans le temps de l’Histoire humaine (jusqu’en 1945). Depuis lors, Jean-Yves Jouannais ne lit plus que des livres ayant trait à la guerre, échange progressivement sa bibliothèque d’érudit de l’art contre une littérature martiale toutes catégories confondues. « Cela s’appelle, en toute modestie, L’Encyclopédie des guerres », dit Jean-Yves Jouannais de son entreprise, qui évoque Littré mais aussi Bouvard et Pécuchet, les immortels héros encyclopédistes de Gustave Flaubert : « C’est un livre en train de s’écrire, et qui va s’écrire en public, sur scène ». Celle d’une salle au Centre Pompidou, en l’occurrence, ou ailleurs. Et de revenir à Bouvard et Pécuchet : « ces deux chercheurs de vérité s’adonnent successivement à des recherches sur la poésie, l’agronomie, la médecine, la géologie, la diététique, la religion, compulsant des milliers d’ouvrages et se livrant à autant d’expériences pour toujours, au final, recueillir l’incompréhension, être cueillis par l’échec. Étrangement, à aucun moment, les deux autodidactes de Flaubert ne plongent dans le champ de la guerre. (…) Je voulais écrire à ma manière ce chapitre absent, oublié par Flaubert. J’emprunte aux deux copistes de Flaubert leur technique et leur ridicule ambition. (…) J’aborde ce projet, collectionnant au fil de mes lectures, des bribes de phrases, des termes, des images, des légendes, des anecdotes, les réunissant en un impraticable et indéchiffrable cabinet de curiosités qui prend naturellement la forme d’une encyclopédie. Une impossible Encyclopédie des guerres, de L’Iliade à la Seconde Guerre mondiale. »