Vue de l’exposition « Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle »
Galerie GP & N Vallois, Paris
07.09 – 22.10.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle »
Galerie GP & N Vallois, Paris
07.09 – 22.10.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle »
Galerie GP & N Vallois, Paris
07.09 – 22.10.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle »
Galerie GP & N Vallois, Paris
07.09 – 22.10.2017
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle »
Galerie GP & N Vallois, Paris
07.09 – 22.10.2017
© Aurélien Mole
Après En joue ! Assemblages & Tirs (1958-1964), en 2013, c’est autour de la thématique centrale de la représentation du corps de la femme que s’articule notre seconde exposition consacrée à l’oeuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de Niki de Saint Phalle.
Une vingtaine d’oeuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.
Belles, belles, belles et rebelles !
Lacan prétendait que LA femme n’existe pas. Il devait connaître Niki deSaint Phalle. Car dans le travail de l’artiste non plus la femme n’est pas une, mais plusieurs. Grandes et muscléesempâtées et poilues, vieilles et fragiles, mégères immondes, mariées sylphides, femmes-pot, femmes ventres écorchées vives, géantes légères dansantes et tourbillonnantes, matrones blanches, matrones noires, Niki a tourné le dos au beau idéal pour peindre et sculpter tous les types de femmes possibles et impossibles, toutes sortes de morphologies
féminines hors-normes, dérangeantes, attestant que le beau est toujours bizarre. Traiter du féminin, en effet, exposer ses angoisses et ses révoltes, ses rêves, sa puissance et sa poésie, revient toujours pour l’artiste à mettre en scène des corps. (…) Tout ce qu’il est donné aux femmes de vivre s’incarne alors dans ses figures qui dérogent aussi bien aux schémas ordinaires de la représentation qu’aux principes solennels consacrés par la morale sociale. L’habitude de partager l’oeuvre de l’artiste en périodes, et notamment entre un avant et un après l’irruption des Nanas, a fait perdre de vue l’importance qu’elle attache, le sens qu’elle donne à l’exposition des multiples corps des femmes, qu’ils souffrent ou saignent comme ceux des parturientes ou qu’ils respirent la santé. Leur présentation côte à côte sous un même intitulé dit l’importance qu’il convient d’accorder à ses portraits protéiformes et singuliers de la gent féminine si l’on veut comprendre ce que sont, ce que pensent, ce que veulent les femmes selon Niki de Saint Phalle. Rappelons (…) les mots de la créatrice adressés à la « belle prisonnière des apparences » qu’était sa mère : « Moi, je montrerais tout. Mon coeur, mes émotions». Montrer. Et donc voir. Tout voir de cet art qui, sans délaisser le registre esthétique, hisse haut les couleurs de la rébellion en faisant chaque fois le choix d’une opposition absolue aux canons, aux règles, aux codes en vigueur. Niki n’a de cesse de s’affranchir des conventions. Tous les moyens sont bons pour échapper à ce qu’elle nomme « l’art de salon » : la démesure des sculptures transformées pour certaines en espaces habitables ; leur aspect parfois fruste ou bancal; la difformité, voire la monstruosité de ses créatures ; la vulgarité de leur allure et de leur accoutrement ; leur obscénité souvent ; leur dimension comique ou enfantine, manière de taquiner la prétention traditionnelle de l’art à la respectabilité… Ajoutons à cela l’orientation narrative et largement autobiographique de son travail qui fait peut-être de Niki de Saint Phalle une artiste à part, mais nullement une artiste ignorante des ruptures formelles et des enjeux de son temps. (…) Il est temps d’affirmer la place capitale de la démarche de Niki de Saint Phalle au sein de l’histoire de l’art. Menant combat contre l’uniformisation du regard et du goût, elle a oeuvré à l’avant-garde d’un mouvement qui, en tissant entre l’art et la société une étroite relation, a contribué à changer la vocation de l’art.
Catherine Francblin