Vue de l’exposition « Kinetic Landscape(s) »
Galerie GP & N Vallois, Paris
25.01 – 03.03.2018
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Kinetic Landscape(s) »
Galerie GP & N Vallois, Paris
25.01 – 03.03.2018
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Kinetic Landscape(s) »
Galerie GP & N Vallois, Paris
25.01 – 03.03.2018
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Kinetic Landscape(s) »
Galerie GP & N Vallois, Paris
25.01 – 03.03.2018
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition « Kinetic Landscape(s) »
Galerie GP & N Vallois, Paris
25.01 – 03.03.2018
© Aurélien Mole
À droite : Paul Kos, Sound of Ice Melting, 1970
au fond : Paul Kos, Condensation of Yellow Stone Park Into 64 Square Feet, 1969
et Paul Kos, Donner Pass (After Bierstadt, for David Kos, 2016
Paul Kos
Kinetic Ice Flow
1969 (built in 2017)
Bois, métal, glace
300 x 61 x 61 cm
La galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois a le plaisir de présenter Kinetic Landscapes (1969-2016), la deuxième exposition consacrée à l’artiste américain Paul Kos depuis Allegories and Metaphors (1968-2012) en 2012. Les paysages déserts et montagneux de l’Ouest américain constituent l’arrière-plan et la source d’inspiration de ce nouveau panorama d’œuvres, qui comprend un ensemble de sculptures cinétiques et d’installations vidéo, ainsi qu’une sélection de photographies et de dessins.
Figure majeure de l’art conceptuel dans la région de San Francisco depuis les années 1960, Paul Kos se distingue par son utilisation dynamique de substances naturelles et sa prédilection pour de simples objets ou matériaux en rapport avec un site donné.
Qu’ils se trouvent immédiatement dans l’environnement qu’il choisit d’investir, ou qu’ils soient plus largement liés au folklore du lieu-dit, ces éléments animent toujours de manière ludique et parfois même achèvent les œuvres de l’artiste allant de performances enregistrées sur support photographique, filmique ou vidéo, à des sculptures et installations cinétiques.
Au carrefour du Land Art et de l’Arte Povera, sa pratique est aussi une quintessence de l’humour qui différencie le conceptualisme sur la côte Ouest des États-Unis de son pendant plutôt austère bien qu’historiquement dominant à New York.
Alors que le sel fut la toute première substance naturelle que Paul Kos intégra dans son travail, la glace le supplanta rapidement pour devenir l’un des motifs les plus récurrents à performer, et ce souvent littéralement, dans son œuvre. Tel est le cas ici dans The Sound of Ice Melting (1970), qui consiste en huit microphones encerclant et ampli ant le gémissement sourd d’un imposant cube de glace en train de fondre sur le sol de la galerie.
Bien que l’artiste n’ait évidemment pas pu prédire au tournant des années 1970 la lutte actuelle contre le réchauffement climatique, nombre de ses œuvres, et particulièrement celle-ci, apparaissent aujourd’hui comme si elles l’avaient toujours présagé. Un exemple plus récent inclus dans l’exposition est Kinetic Ice Flow (1969/2013), un autre bloc de glace se liqué ant progressivement entre deux longues planches de bois et remplacé épisodiquement, tous les deux jours environ.
À côté de ce spectacle de patinage minimaliste presqu’imperceptible, de véritables paysages sauvages et périlleux sont aussi à l’honneur, par exemple dans l’installation vidéo Donner Pass (2015) représentant un lever de soleil romantique sur le lac de montagne éponyme qui fut autrefois le théâtre givré de l’expédition « Donner » et de son issue cannibale en pleine ruée vers l’or. Et tandis que la photographie Seracs (2016) cristallise plus loin des figurines d’alpinistes dans des petits glaçons, la température remonte plus ou moins heureusement au fil des autres œuvres exposées.
Parmi elles, l’installation Condensation of Yellowstone Park into 64 Square Feet (1969/2016) présente au sol le bouillonnement continu d’une mixture semble-t-il géothermique de soufre et de boue ; la vidéo Ice makes Fire (1974) documente un jeune Paul Kos en train de tailler avec succès un morceau de glace en une loupe de fortune a n d’allumer un feu dans la neige ; et en n, mais non des moindres, la projection grandeur nature Roping Boar’s Tusk (1971) le voit cette fois voué à l’échec alors qu’il tente d’attraper à l’aide d’un lasso un cône volcanique érigé à l’horizon.