Saverio Lucariello
Saverio Lucariello
Réussite antigravitationnelle avec l' »apparition » et sa conséquente commémoration, au pays des victorieux pluricultivés
Aquarelle sur papier
2005
113 x 144 cm
© D.R.
Saverio Lucariello
Réussite antigravitationnelle avec l' »apparition » et sa conséquente commémoration, au pays des victorieux pluricultivés
Aquarelle sur papier
2005
113 x 144 cm
© D.R.
Vue de l’exposition « Minimal Tragic »
Galerie GP & N Vallois, Paris
08.04 — 27.05.2005
© D.R.
Saverio Lucariello
Origines du Body Art, à réactions insignifiantes, premières expériences du corps d’avant-histoire
Aquarelle sur papier
2004
29 x 20,5 cm
© D.R.
Saverio Lucariello
Regard symétrique – regard couillon des croyants de la dernière décennie
Aquarelle sur papier
2005
28,5 x 20 cm
© D.R.
Vue de l’exposition « Minimal Tragic »
Galerie GP & N Vallois, Paris
08.04 — 27.05.2005
© D.R.
Saverio Lucariello
L' »architecte ambitieux », doué de la prétention de constructeur de déconstructions
2005
Aquarelle sur papier
174 x 117 cm
© D.R.
Saverio Lucariello
Les adulateurs des origines
Stylo à bille sur papier
2004
26 x 39 cm
© D.R.
« Cadavre Exquis »
(quand les patates sont phtisiques,
leurs rondelles ne font plus le printemps)
Chez Lucariello, les cadavres sont toujours, comme au théâtre, exquis autant que bavards. Et la peinture délit(c)tueuse. D’ailleurs, on ne prend même plus la peine de les compter, ces cadavres licencieux, tant les raconter suffit déjà à sa peine. Saverio y excelle, non seulement en tableaux et à dessein, car il faut bien sur le voir et l’entendre rejouer l’action d’un projet, d’une exposition et de leurs bonnes oeuvres alors même que ceux-ci n’existent pas encore, mais qui pourtant ont déjà eu lieu puisqu’il nous persuade avec aisance – comme dirait la fosse – de l’impact de leur inscription dans l’espace et de leur contrecoup sur le regardeur. Au royaume des pères d’aveugles à cheval, les borgnes montent à trois… Ainsi son esprit ne saurait distinguer la lunette de tir sur laquelle il se place, la trajectoire de sa pensée-balle, la cible vers laquelle elle se dirige, et l’autre sur laquelle elle va s’exploser en tout sens. Et nul doute que ce réel dont il nous parle est bien présent devant nous, même si nous ne pouvons encore le sentir, puisque ses effets nous en sont immédiatement perceptibles : le futur qu’il nous désigne est déjà, en effet, notre e-media. Merdre à l’or ! (dur…) Et ne faut-il pas le croire quand il vous dit : « je ne sais pas de quoi je parle ! ». Autant faire confiance à quelqu’un qui vous assène : « dites-moi ce que vous voyez, je vous dirais qui je suis ! » (sauf l’expert en filature, mais la corde est un peu trop tendue) ; ou encore : « dites-moi ce que vous entendez, je vous dirais ce que je crois ! » (sauf Jésus, sur le chemin de l’Île de Paques). Mais si : quand le sage désigne la lune, l’idiot ne regarde que le doigt ; quand de Lucariello on a trop rapidement regardé l’oeuvre à travers le judas d’une certaine comédie de l’absurde, c’est moins sa palinodie grinçante qui importe que la charnière de sa mise au sec des dogmes et des règles établies qu’il opère sur l’échiquier de sa table de dissection où se rencontrent plus d’un parapluie et d’une machine à coudre. Et le varapluie qu’il agite est bien évidemment pulgare puisqu’autant varbare que bulgaire, et son échine à en découdre enfile avec le plus grand sérieux le sac d’été du petit théâtre des réparations. Car s’il opère à gros points un baroquisme tragique à vertu cathartique, nul capote ne viendra cependant au secours des machines célibataires qu’il a mises en branle. Et peu importe que tout cela réussisse ou bien échoue, la baleine de l’expérience ne mangera jamais le Jonas de la tentative.
Et son « je veux être nulle part » ne signifie en rien être dans l’autre fil – comme la vérité du tailleur – mais bien : être si nul, à la lettre volée près, que la part en plus deviendrait celle d’une entièreté sans départage. En étant le personnage de sa propre histoire, la figure de ses propres oeuvres, il en dégrosse toute signification première : je n’est pas en l’autre, il est en moi-même retourné comme un gant, son envers et contresens, sa part maligne, mauvaise et parasiteuse qui de l’âne ne saurait aimer que le bête minimal, et des oreilles éponymes la suggestion d’un porte-voix autant que d’un corne-cul. Et il n’est pas innocent qu’il nous présente sur un plateau de marbre noir le monstre tapi comme un Bernard l’Hermitte dans la monstration pour mieux défaire ceux qui renonçant démonstrativement au faire ne faisaient que reprendre à leur compte une religiosité de l’objet formel comme le fait cultuel de l’art. Déculons donc à reculons dans l’escalier, comme disait la blonde mariée cul par dessus son derrière, il restera toujours le manche de Marcel pour s’astiquer les burnes. Outrage et orgasme à tous les étages…