Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
© D.R.
Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
© D.R.
Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
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Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
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Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
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Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
© D.R.
Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
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Vue de l’exposition « Monts Fuji & autres Ponts »
Galerie GP & N Vallois, Paris
16.10 — 20.11.2009
© D.R.
« Il faut d’abord que les choses soient les unes hors des autres pour être ensuite les unes avec les autres »*. Cette lapalissade qu’on dirait de Lao Tseu ou d’un de ses contradicteurs, parle avec justesse du lien et de ses conditions d’existence. Avec Alain Bublex, l’appariement d’éléments distincts se fait sans illusionnisme, mais dans une reconnaissance claire de ce qui les distingue. Que se passe-t-il quand le Mont Fuji, cet emblème, est intégré par l’artiste à des paysages photographiques « ordinaires » ? Ça leur va bien à chacun ! L’étrange lien opéré procède d’une double requalification du paysage. Le Mont Fuji est désigné comme icône, comme archétype, pour sa force vague évocatrice. Même schématiquement dessiné, il requalifie n’importe quel lopin de terre en l’embarquant vers le songe, en en reculant l’horizon. Mais le Mont Fuji est aussi décontextualisé et se voit lui-même requalifié par chaque nouveau site auquel Alain Bublex le « plugge ». La nouvelle exposition d’Alain Bublex procède d’une requalification généralisée du réel, mais aussi d’une requalification des œuvres et des expositions antérieures d’Alain Bublex en tant que portions de ce réel. Autrement dit, c’est du même au pas pareil. Dit autrement, on y verra des displays issus de ses autres expositions à la Galerie Vallois. C’est donc une exposition d’expositions. Certains dispositifs sont restitués avec omissions et ajouts, d’autres sont représentés par de grands dessins vectoriels d’après photo. L’exposition du jour se voit requalifiée par celles qui l’ont précédée et inversement. Bien plus, certaines œuvres sont devenues des photos et certaines photos sont substituées par des dessins qui les évoquent, qui sont présents en leur lieu et à leur place. Monts Fuji et autres ponts marque encore fortement l’équivalence. Dans un paysage ordinaire, rajouter un mont ou bien un pont remarquables, c’est kif-kif, les deux jouent le même office. Une photo de la série Buy Steel ou son substitut en dessin vectoriel, c’est du pas pareil au même. L’un est le représentant de l’autre. Ils s’équivalent sans être identiques. Tous deux partagent la force plastique et la promotion de l’acier. Au-delà, c’est aussi l’humour qu’ils ont en partage. Mais c’est encore le grinçant d’une posture non consensuelle : achetez de l’acier car les paysages industriels sont eux aussi à préserver ! Dès lors, qu’importe que l’œuvre dérive, elle est déjà « par nature » promotionnelle. Une Aérofiat ne sera plus évoquée que par son nom dans une photo, devenue enseigne publicitaire. L’autoréférentialité n’est ici aucunement conceptuelle, elle vise à remettre sur l’établi les divers chantiers en cours, elle vise à faire varier les modes d’instanciation de l’œuvre. Alain Bublex multiplie les substituts et les recouvrements dans une joyeuse indifférence à leur autorité d’œuvres originales. L’œuvre et le display, eux-mêmes substituts d’œuvres et de displays, sont fragilisés par leur statut incertain. Car faut-il le redire, tout tient beaucoup plus, chez Bublex, des dynamiques en cours (des processus) que de la recherche d’un aboutissement ou d’un repos. Et puis pour être les unes avec les autres dans l’œuvre, il faut bien qu’auparavant les choses et les œuvres aient été les unes hors des autres…»
* Georg Simmel, « Pont et porte » in La Tragédie de la culture et autres essais, 1909, tr. fr. Paris, Rivages, 1988.